Thyroïde : une petite glande, de grandes implications
Plutôt mal connue, la thyroïde est une petite glande endocrinienne indispensable au bon fonctionnement de notre corps (cœurs, foie, muscles, os…). Elle contribue à régler le niveau global d’activité et de dépense en énergie de l’organisme. Les hormones qu’elle sécrète influencent notre métabolisme de base en stimulant presque tous les tissus de l’organisme pour produire des protéines et en augmentant la quantité d’oxygène utilisée par les cellules.
Peu d’organes échappent à son contrôle, d’où l’importance des hormones thyroïdiennes. En effet, la thyroïde influence :
- notre poids,
- notre masse musculaire,
- la solidité de nos os,
- notre humeur,
- notre taux de cholestérol,
- notre glycémie,
- notre température,
- notre rythme cardiaque,
- notre transit intestinal.
Le saviez-vous ?
« On peut vivre sans thyroïde, mais pas sans production d’hormones thyroïdiennes. »
10% des calédoniens touchés
En Nouvelle-Calédonie, 10% de la population souffre de problèmes thyroïdiens et est sujette à des dérèglements hormonaux. Sa forme la plus grave, le cancer de la thyroïde, représente 1% de l’ensemble des cancers dans le monde. Comme dans tous les pays occidentaux, la France a constaté une augmentation significative de l’incidence du cancer thyroïdien par intensification du dépistage.
En Nouvelle-Calédonie, le cancer de la thyroïde est le 7 ème cancer le plus fréquent, tous sexes confondus, avec en moyenne 32,5 tumeurs invasives par an.
Les facteurs de risques sont corrélés au diabète (70%), à l’embonpoint (40%) et à la consommation de tabac (40%) pour les patients atteints en Nouvelle-Calédonie, avec un âge moyen au diagnostic de 52 ans pour l’homme et de 54 ans pour la femme.
Cancer inégalement réparti
En 2009, la Nouvelle-Calédonie était le pays le plus touché rapporté au nombre d’habitants. Heureusement, depuis, l’incidence a drastiquement diminué. Aujourd’hui, 12% des dépistages des cancers se font de manière fortuite.
…entre les hommes et les femmes.
Le cancer de la thyroïde est de quatre fois plus fréquent chez la femme que chez l’homme, avec d’importantes disparités géographiques des taux d’incidence.
…mais aussi géographiquement
Pour les hommes, l’incidence est plus marquée dans les îles des loyautés, bien supérieure à la moyenne nationale.
Chez les femmes, l’incidence est trois fois plus élevée dans la province Nord que dans les autres provinces.
Comment l’expliquer ?
Les disparités géographiques observées dans l’incidence des cancers papillaires semblent principalement dues aux variations des pratiques de prise en charge de ces lésions.
De plus, les différences géographiques sont plus marquées pour les lésions de petite taille (moins de 10 mm), ce qui suggère que certaines zones dépistent et les traitent plus activement, expliquant les variations géographiques des taux de cancer.
Sensibilisation et prévention
Il est crucial de sensibiliser la population calédonienne aux problèmes thyroïdiens. Une meilleure information et un dépistage régulier peuvent permettre de détecter les anomalies tôt, et d’adapter les traitements en conséquence. Les autorités sanitaires intensifient leurs efforts pour éduquer la population sur les signes et symptômes des troubles thyroïdiens, tout en facilitant l’accès aux soins et aux examens de dépistage.
Bien que petite, la thyroïde a un impact majeur sur notre santé. En Nouvelle-Calédonie, où les problèmes thyroïdiens touchent une partie significative de la population, la prévention, le dépistage et l’éducation sont essentiels pour améliorer la prise en charge et la qualité de vie des patients.