11% de la population de Nouvelle-Calédonie est touchée par le diabète. Ce chiffre, en constante progression, est notamment mis en lumière à l’occasion de la journée mondiale du diabète qui a lieu chaque année le 14 novembre. Créée en 1991, cette journée symbolise la nécessaire mobilisation de tous contre le diabète. 

Maladie chronique et silencieuse, le diabète met chaque jour au défi patients et professionnels de santé sur le territoire. Face à sa progression rapide, des initiatives se multiplient pour informer sur le diabète et aider à mieux vivre avec. 

Etat des lieux du diabète en Nouvelle-Calédonie 

Alors qu’entre 15 000 et 20 000 personnes souffrent du diabète en Nouvelle-Calédonie, le nombre de patients pris en charge par la CAFAT ne cesse d’augmenter. On estime qu’ils sont entre 800 à 900 nouveaux malades pris en charge chaque année. Un chiffre qui n’est pourtant pas représentatif de la situation : un tiers des personnes souffrant du diabète n’est pas au courant qu’il est touché.  

Le diabète de type 1, maladie auto-immune, concerne 5% des patients du territoire. Les 95% restants souffrent du diabète de type 2, dont la survenue est majoritairement liée au mode de vie. Le risque augmente avec l’avancée en âge ou le facteur familial, mais il est aussi largement favorisé par l’excès pondéral, la sédentarité et le tabagisme. Ces facteurs de risque se retrouvent malheureusement largement dans la société. Ainsi, en Nouvelle-Calédonie, deux adultes sur trois sont en excès de poids et près de quatre adultes sur dix sont obèses selon le baromètre santé adulte 2021-2022 ASS NC.  

Les enfants vont eux aussi être concernés par le diabète. Cela s’explique en partie par la progression de l’obésité qui les frappe. Un adolescent calédonien sur trois est un surpoids et 90% d’entre eux le resteront à l’âge adulte. Ces chiffres alarmants laissent présager une explosion du nombre de patients diabétiques sous peu. 

Sensibiliser et agir pour le changement  

Le mode de vie ayant un impact direct sur la survenue du diabète de type 2, il est notamment essentiel d’éduquer et de sensibiliser aux bonnes pratiques, et ce dès le plus jeune âge. Favoriser par exemple l’accès à des produits sains et de qualité afin d’améliorer son alimentation est nécessaire, à la maison et à l’école. Des actions telles que “Cantines à l’unisson”, imaginées par le cluster Pacific Food Lab, encouragent à la prise de conscience et aux bons réflexes afin de limiter l’obésité, et le risque de survenue du diabète. 

Depuis 1984, l’Association des Diabétiques de Nouvelle-Calédonie et ses 70 bénévoles multiplient les actions sur le terrain. Parce que l’on sait qu’un dépistage précoce est essentiel pour une meilleure prise en charge de la maladie, l’association met en place de nombreuses campagnes de dépistage de glycémie. Les provinces et certaines collectivités, ayant elles aussi pris la mesure de cet enjeu de santé, se joignent à cet effort. En 2018, la campagne calédonienne mise en place à l’occasion du 14 novembre avait permis de détecter près de 1 000 cas sur le territoire. 

L’Agence Sanitaire et Sociale de la Nouvelle-Calédonie (ASS NC) met à disposition des patients de nombreuses ressources informatives. Pour prévenir autant que possible le diabète de type 2, elle propose des astuces concernant l’alimentation ou le sport. Également, le Centre d’Education est une initiative portée par l’ASS NC sur l’ensemble du territoire. Il s’agit d’un lieu où les patients diabétiques sont accompagnés dans la prise en charge de leur diabète, afin d’éviter les complications et améliorer leur qualité de vie. Enfin, l’ASS NC met à disposition un quiz en ligne pour évaluer son risque de diabète.