Vous vous remettez souvent en question, vivez les bruits forts comme de véritables agressions, avez une empathie au-dessus de la moyenne… Comme 31% de la population mondiale, vous êtes peut-être hypersensible, et ce sans même le savoir !
L’hypersensibilité s’ignore chez plus de la moitié des personnes concernées. Non identifiée et acceptée, elle peut causer des difficultés, voire une véritable souffrance.
A l’occasion de la journée mondiale de l’hypersensibilité, le 13 janvier, AlloSanté fait la lumière sur ce trait de personnalité encore trop peu compris malgré un réel engouement médiatique.
L’hypersensibilité expliquée
C’est au début des années 2000 qu’apparait le concept d’hypersensibilité, définie par la psychologue américaine Elaine Aron. Il s’agit d’une sensibilité qualifiée d’élevée ou d’exacerbée. En effet l’hypersensibilité peut se résumer comme « une très grande attention portée aux détails et une suractivation mentale, parce que la personne hautement sensible va décortiquer toutes les informations qu’elle reçoit et y être perméable, être très réceptive à toutes les informations, que ce soit au niveau sensoriel, émotionnel, intuitif et cognitif » explique le spécialiste du sujet Saverio Tomasella.
Longtemps associée à tort à de la vulnérabilité ou de la fragilité, l’hypersensibilité n’est pas une maladie mais bien un trait de caractère. Les personnes hypersensibles ont tendance à réagir fortement aux émotions, à se remettre en question fréquemment, à avoir une grande intuition. Une grande empathie ainsi qu’une importante sensibilité sensorielle (bruit, lumière, odorat…) font aussi partie des caractéristiques notables. Ces traits peuvent se manifester dès l’enfance et sont variables en fonction des individus.
Des recherches récentes établissent que 31% de la population mondiale serait hypersensible, 29% pas du tout. Entre ces deux groupes, il existe un groupe intermédiaire. Sa sensibilité est estimée comme moyenne mais elle a la capacité de fluctuer selon les circonstances. Le monde de l’hypersensibilité est donc loin d’être blanc ou noir et il est impossible d’établir un profil type de l’hypersensible.
Hypersensibilité et bien-être, trouver son équilibre
Lorsqu’elle n’est pas identifiée et “apprivoisée”, l’hypersensibilité peut provoquer des troubles et des souffrances chez les personnes concernées, adulte comme enfant. Il est donc essentiel dans un premier temps d’identifier son hypersensibilité pour en suivant l’accepter et apprendre à vivre avec. Elaine Aron propose sur son site un auto-test en anglais dont le résultat pourra être confirmé en suivant lors d’une consultation.
Une fois l’hypersensibilité établie et acceptée, si elle concerne principalement une réaction exacerbée aux émotions ou au stress, il est intéressant de trouver un cadre pour apprendre sereinement à exprimer ses émotions. Pratiquer le théâtre, l’écriture, la danse… autant de solutions pour extérioriser ! Savoir s’écouter tout en posant et respectant ses propres limites est primordial. En ce sens, l’hypersensible s’il en ressent le besoin, doit identifier une “forme de refuge” : relaxation, balade en bord de plage, isolement… propre à chacun, ce retrait permet à l’hypersensible de se ressourcer.
Une fois l’équilibre fait et l’hypersensibilité apprivoisée, elle peut se révéler un véritable atout au quotidien. Elle permet en effet de déchiffrer plus rapidement que la moyenne l’environnement dans lequel on se trouve et ainsi avoir une longueur d’avance dans la compréhension des autres ou d’une situation.